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mercredi 19 janvier 2011

C'était en 2006-

La plupart des filles ont tenu un journal dans leur adolescence et je n'ai pas échappé à la règle. J'écrivais tout ce qui se passait dans mes journées. Je n'avais pas de secret particulier mais j'aimais tenir mon journal confidentiel, il avait même un petit cadenas pour le rendre encore plus mystérieux.
Ensuite sont arrivés mari, enfants et responsabilités et mon carnet de jeune fille a tranquilement perdu son intêret.
Des années plus tard, j'ai commencé à m'envoyer des courriels. À chaque fois que j'étais heureuse d'un événement ou malheureuse pour un autre, j'écrivais, ça me faisait du bien.
Aujourd'hui je tiens un blog. Pour les besoins de la cause, j'ai essayé de remonter le plus loin dans mes souvenirs pour voir depuis quand et comment je suis devenue endettée. Je pense que c'était en 2006 que ma descente a commencé. J'ai fouillé dans mes courriels, essentiellement ceux que je m'envoyais pour retrouver un message qui parlait d'argent et je savais qu'à l'époque ça allait encore bien. Je l'ai donc retrouvé et je voulais le partager avec vous.
Voici donc comment je voyais la finance en 2006:

16 Novembre 2006

Une formidable découverte,

J’ai découvert que je pouvais dépenser de l’argent sans culpabiliser, sans risquer de ne pas payer mon compte hydro et sans risquer de me retrouver dans la dèche. Je dépense et je suis à l’abri des imprévus, je dépense et j’ai un compte d’épargne qui s’arrondit de plus en plus. N’est-ce pas là une magnifique découverte? Une découverte digne du stimulateur cardiaque de John Hopps.
La recette est simple. Une fois qu’on a déterminé le montant qu’on peut épargner, l’équation est assez enfantine. Pour les bras cassés de la finance comme moi, recettes (qu’on nommera « bonheur partiel ») moins dépenses et paiements de dettes qui porteront ici le nom de « réalité absolue » = somme disponible pour épargne et folies. Cette somme, j’ai envie de la baptiser « énigmatique »
Jusqu’alors j’étais persuadée qu’en maîtrisant cette théorie, on était déjà à l’abri du besoin. Or, non ! Pas du tout. Ce qu’il est important de savoir aussi c’est qu,il faut déterminer à quel moment on paye les factures, à quel autre on épargne et à quel jubilatoire moment on va dépenser.
Au moment où je vous parle, je suis entrain de réaliser que cette démarche ne peut s’appliquer qu’à moi. Je ne sais pas…Faites comme moi.

Nous sommes un couple avec deux enfants. En partant, grand nombre d’entre vous se reconnaîtront en moi. Tant mieux, parce que j’ai envie que vous essayiez cette forme d’épargne.
Notre salut est que nos salaires sont décalés, c’est-à-dire que chaque semaine que Dieu fait nous apporte une paix, euh…Une paie, dis-je. Une semaine, la mienne et l’autre, celle de mon charmant époux. Qui plus est, si je considère le fait que sa paie est supérieure ou égale au double de la mienne. Bon.

Le bonheur partiel est, généralement, pour ne pas dire toujours, indépendant de votre volonté. Ce n’est pas vous qui le décidez, je ne vais pas vous faire un dessin. Vous avez un droit de regard sur ce bonheur si vous travaillez comme des fous où alors si vous trouvez un second emploi. Mais ça, ça risque de porter atteinte à notre raisonnement car mes talents comptables sont si nuls qu’une équation à deux inconnues serait au-delà de toute espérance. Pour la petite histoire, je ne sais pas encore faire la division, d’ailleurs je ne saurai jamais et en plus ça ne sert à rien de savoir la faire. Grâce à Wilhelm Schickard, c’est totalement inutile. Merci Wilhelm ! J’espère que mon père ne verra jamais cet article, la moitié de son héritage est passée dans mes cours de mathématiques.

La réalité absolue, elle, c’est la plus difficile de décrire de façon impartiale. Parce que si vous n’avez pas toujours la possibilité de décider des montants comme le loyer, la nourriture le chauffage ni de la fréquence de vos maux de dents, vous pouvez, en amont, prévoir la teneur de vos dettes. Sinon, c’est que vous avez merdé quelque part. Excusez ce manque de délicatesse de ma part, mais c’est le seul mot qui m’a paru le plus juste.

L’énigmatique. Elle est comme ça, parce qu’on ne sait jamais à quoi elle va ressembler à chaque fois. Elle n’a jamais été la même depuis que je l’ai découverte. C’est vous dire! Son caméléonisme est relatif au bonheur partiel et à la réalité absolue. Elle ne vit que par eux. L’énigmatique, de par son caractère ingrat, suscite en moi un drôle de sentiment. Mitigé. Je l’aime. Passionnément ou pas du tout. Je ne sais pas toujours.

Après ce petit lexique, l’explication. La chronologie.
Vous vivez le bonheur partiel tous les jeudis. C’est un bonheur parce que le jeudi matin, on vérifie, fébrilement notre compte via Internet. On est heureux de constater que notre employeur n’a pas oublié de faire un dépôt. En fait, c’est la comptable qui n’a pas oublié parce que votre employeur s’en fiche comme de l’an quarante.
Et le bonheur s’arrête là. D’où son attribut de mi-temps. On tombe dans la réalité absolue.

La réalité absolue se vit en deux temps, comme une valse. Vous avez compris que je ne parle pas de la danse mais de l’agitation, du mouvement, du branle-bas de combat qui accompagne ces deux temps. Choisissez de vivre cette valse, par exemple le premier et le quinze du mois et il n’y a aucun problème à ce que ce soit le deux et le seize ni même le trois et le dix-sept. Profitez bien de cette souplesse. Elle est à vous. Il n’y a dans la réalité absolue que cette flexibilité, saisissez-la !

Et enfin, on en arrive à l’énigmatique. La variante à plusieurs inconnues. Cette mystérieuse chose. Comme c’est la plus agréable de toutes, scindez la en quatre pour faire quatre semaines, puis en deux pour faire une partie économie et une autre dépense et folies, puis en sept pour faire votre dose quotidienne de claquage d’argent. Ce qu’il reste c’est le montant qui vous permettra de vous défouler. Dépensez cet argent sans compter!  C’est ça la merveilleuse découverte dont je vous parlais.

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